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Poëme écrit par Yoginî Véronique

Hommage à Ganesh, Kali et Shiva

Au contact de mes paupières,
Ce qui m’entoure fond en poussière
Plus de bruit juste une atmosphère
Douce et très légère

Les bruits, les cris s’évanouissent
Plus que des sons qui bruissent
Ils sont nombreux, à l’intérieur, à m’habiter
Mais seulement trois d’entre eux me sont vraiment familiers
Je les salue tous les trois
Je les ai déjà un peu approchés
Un peu côtoyés
Au cours de mes émois


D’abord Ganesha
Om Shri Ganeshaya Namah
Il est là tout en bas
A surveiller chacun de mes pas
Plein d’une belle indulgence
Devant mes défenses, devant mes errances
Je trébuche, il me relève
Je cours, il freine mes élans
Il m’aide à réaliser mes rêves
A me détourner des faux tourments
Il danse de manière surprenante, parfois imprévisible
Il ne demande qu’une seule chose
Qu’enfin je m’autorise, enfin, que j’ose
Même si parfois ça peut paraître hasardeux, vertigineux voire impossible
Aujourd’hui je lui fais confiance
Je peux lui donner la main et sans arrogance
M’abandonner sans résistances
Je le suivrai quelle que soit la distance
J’apprendrai comme lui à goûter
Sans culpabilité
Sans avidité
Aux friandises de l’existence
Je saurai danser sur le chemin
Avec grâce et légèreté
Et sans détours
Prendre le chemin le plus court.
Vivre toujours plus intensément
Chaque instant, chaque évènement
Ganesha, je sais que tu es là
Ca me suffit pour avancer sans tracas
 
Kali
Namah Kali
Elle est là dans l’espace du cœur
Faisant fi de mes humeurs
Elle grogne et elle rugit
Elle se rit de ce qui me lie
Sa furie parfois me terrifie
Je n’entends alors plus que ses cris
Elle se moque de mes tempêtes
Qui font tinter ses colliers de têtes
De son épée dressée
Elle m’interdit de me fourvoyer
Avec ses yeux exorbités
Elle m’ordonne de mieux regarder
Toutes mes peurs, tous mes leurres
Auxquels elle n’accorde aucune valeur
Pour mieux s’en emparer sans pitié
Les piétiner, les exhumer
Dans une odeur de santal
Elle danse sans sandales
Avec sa langue tirée
Elle défie les lois de la bienséance
Elle exulte les joies de l’enfance
A tue-tête elle crie « liberté ».
Sans aucun quartier
Toute attachée, toute liée
Elle me demande de lâcher
Sans rien pour me rattraper
Nulle part où m’accrocher
Chez elle aucune délicatesse
Mais je pressens tellement de justesse
Quand elle refuse toute forme de mollesse
Et qu’elle n’encourage que la liesse
Kali
Je sais que tu es ici
Ca me suffit pour avancer sans souci
 
Shiva
Om Namah Shivaya
Du haut d’Ajna
Il observe tout en moi
Pas une cachette, pas une facette
De son œil scrutateur il ne voit
Shiva porteur de lumière
Sans lui rien n’a de présence
La vie n’est alors qu’un jeu de transparence
A la seule lueur de son croissant de lune je m’éclaire
Des pointes de son trident il déchire,
Il dévoile, il dénude,
Mes shémas, mes habitudes,
Mes plus vils désirs
Au rythme de son damaru
Il danse, il tourbillonne,
Il crée bien des remous
Qui bouleversent, qui questionnent
En grand architecte il rejette
En immense yogi il détruit
Les illusions qui m’empêtrent
Et la Morale que je suis
Il se moque des conventions
Comme de mes démons
Il n’est que vibration
Qu’intense illumination
Il me guide sur le chemin le plus escarpé qui soit
La quête vers le grand Soi
Et si c’est parfois dur et peu sûr
Je veux bien tenter l’aventure
Shiva, omniprésent
Ca me suffit pour vivre vraiment
 



Librement insufflé par Ganesh, Kali et Shiva à Yoginî Véronique

Merci à Véronique de partager le fruit de son inspiration

 




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